Oskar éditeur, 2009. 204 p. ISBN 978 2 3500 0834 0
Thème :
Policier dans le monde du mannequinat.
Présentation
Vanessa, 15 ans, a été repérée par une agence de mode. Elle a rendez-vous avec la directrice pour un casting. Entre temps, elle reçoit des « papillons noirs » : lettres et SMS, avec le même message chaque fois : Tu es belle, tu es jeune… tu vas mourir assassinée. La Commissaire Karine Raczynski, affectée au treizième arrondissement de Paris, accompagnée de son fidèle lieutenant Kamill, va entrer en scène.
Prix Festi-Livre 2010 d’Aulnoy-les-Valenciennes
Prix des 6ème du 5ème 2014 ville de Paris
Claire Mazard met en place toute une atmosphère autour de son personnage de commissaire femme : Karine Raczynski circule à moto, vit dans une péniche amarrée sur un quai de Seine, avec un lapin pour compagnon. Son passé comporte des fêlures enfouies et elle aime peindre ou lire des romans policiers, en particulier ceux de Fred Vargas (connue pour son héros taciturne, Adamsberg). Elle travaille avec deux jeunes policiers qui l’appellent « patron » ou « roseau pensant ». Elle est le pivot du roman, lui donne un ton général, réaliste et un peu mélancolique, qui déteint sur les autres figures, des jeunes filles parisiennes jusqu’à la coursière mère célibataire, en passant par le père devenu fou suite au décès de sa fille malade et le photographe de mode pas très clair avec ses productions. L’écriture est volontairement simple, des phrases courtes, des pensées qui volent, beaucoup de dialogues. L’intrigue paraît au départ élémentaire, et les pistes de résolution toutes tracées, avant que des soubresauts, des imprévus ne viennent émoustiller et entamer notre connivence avec le narrateur externe. En effet, si ce dernier nous offre bien un panorama exhaustif des points de vue – la police, les suspects, le corbeau et ses papillons noirs, les victimes… -, il garde toutefois les clés du roman jusqu’aux dernières pages, amenant des solutions morcelées, là où on ne les attendait pas. Et, toujours à l’image du commissaire Raczynski, la vérité est presque « banale », basée sur des sentiments humains de tristesse et de désespoir que nous connaissons tous un jour. Ce faisant, tout en gardant un attrait immédiat pour les jeunes lecteurs (les victimes premières sont tout de même des adolescentes, et l’action se passe dans le milieu excitant du mannequinat), le roman gagne une épaisseur, un style et une dureté qui le sortent du lot des enquêtes habituelles pour la jeunesse. Singulier et bien tourné. Sophie Pilaire. Ricochet.
1ère couverture :